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Re: "deluxe édition" clapton

Titre du sujet : Re: "deluxe édition" clapton
par Claude1 sur 16/02/2008 18:46:37

L'un des grands avantages de ce forum c'est d'avoir parmi nous un spécialiste, que dis-je... un docteur ès blues, j'ai nommé edblues, qui remet avec brio les pendules à l'heure quand c'est nécessaire ! Voilà qui est fait pour l'immense Howlin' Wolf...
A propos de la “claque” cela mérite en effet d'approfondir. Bon, il est évident que les jeunes musiciens blues-rock anglais de l'époque n'ont rien inventé. Ils ont simplement été chercher leur inspiration à la source à savoir aux States (aussi bien pour le blues que pour le rock d'ailleurs). Les précurseurs anglais en ce domaine que l'on peut qualifier aussi de formateurs, ont notamment pour noms Cyril Davies, Alexis Korner, John Mayall et, dans une moindre mesure, Graham Bond. De leur “école” sont issus les Clapton, Bruce, Baker, Frazer, Page et bien d'autres. Grâce à ces derniers, le blues devint le “genre musical à découvrir” au Royaume-Uni dès 65-66 avant de s'imposer comme LA référence à la fin des années soixante.
Une chose est sûre, c'est une évidence, sans les bluesmen noirs américains, les “têtes de listes” du British Blues Boom ne seraient jamais devenus des icônes et encore moins des millionnaires pour certains ! Mais ce qui est aussi vrai, ce qui fut je crois confirmé par BB King himself, c'est que l'engouement pour cette musique outre-Manche, a profité à bon nombre de bluesmen noirs qui, pour beaucoup, auraient continué malgré leur talent, à “vivoter” dans leur sud profond ou dans la banlieue de Chicago.
Et quand l'un des maître à penser du BBB, le producteur Mike Vernon, demandait à certains d'entre eux de venir se produire et éventuellement d'enregistrer en Angleterre, s'ils acquiesçaient ils étaient généralement tous surpris par l'enthousiasme qu'ils suscitaient, ce qui leur permettait entre autre, de retourner aux States avec un moral tout neuf et un portefeuille plus garni !
Ceci étant, sans que leur immense talent puisse être mis en doute, il leur arrivait de découvrir dans les studios ou ailleurs le traitement particulier que les jeunes anglais faisait “subir” à LEUR musique. Une sorte de rajeunissement très souvent complémentaire d'ailleurs avec leur style propre. je pense notamment a Champion Jack Dupree ou Otis Spann.
Et la “claque”, oui, oui, j'y arrive, c'est simplement au niveau du son qu'ils la prenaient (s'ils la prenaient d'ailleurs car certains n'en n'avaient cure et avaient sans doute raison!). Je ne parle pas de virtuosité, de technique ou de feeling, mais du son pur restitué par un petit nombre de leurs cadets britanniques. Un son surpuissant, inconnu jusqu'alors et "inventé” par un dénommé Eric Clapton lors des sessions d'enregistrement de l'album Beano. Un son que l'on pouvait déjà “deviner”, en gestation en quelque sorte, à l'époque des Yardbirds et lors des tout premiers enregistrements avec Mayall. Un son que même l'ingénieur du son de Beano, Gus Dudgeon, contesta au départ, considérant qu'une telle saturation était incompatible avec les pratiques habituelles des studios...
Un son pourtant qui fit dire un jour à peu près ceci à un certain Buddy Guy, face à des responsables de studio : “Si vous ne voulez pas que je joue aussi fort que certains jeunes anglais, ce n'est pas la peine de continuer, j'arrête !”
Donc, mon cher Ed, le “truc” et peut-être même le seul que les grands bluesmen noirs découvrirent au Royaume-Uni, c'est tout simplement comment se servir de façon a priori déraisonnable de son matériel pour donner un élan neuf à son talent. “Truc” que nombre d'entre eux n'ont pas pris à leur compte à tort ou à raison !...