Salut à tous,

Eh bien moi je trouve cde débat très intéressant ! Tout ce qui touche au Blues m’intéresse.
Le Blues n’est pas seulement un style musical, c’est aussi l’expression d’un état d’esprit. Les premières formes de Blues étaient très sommaires, joué sur des objets détournés de leurs fonctions premières (Jug, washboard, etc). Généralement ces instruments faisaient écho au chanteur solitaire, pour extérioriser le mal être des esclaves. Puis ce fut l’émancipation, alors apparurent les premiers véritables instruments du Blues qui ensuite furent électrifiés. Des influences nouvelles vinrent se greffer au Blues du Delta. On était toujours dans le Blues.
Le Blues évolue en permanence, on peut aimer ou ne pas aimer cette évolution mais c’est un fait.
Je crois que pour bien jouer le Blues, le musicien quel qu’il soit doit être habité par l’état mental du Blues au moment ou il joue. De même pour un auteur.
Quand à définir les frontières du Blues, je pense que ces frontières sont mobiles pour un même auditeur en fonction de son état d’esprit du moment.
J’ai vu une fois L.Peterson dire que Clapton n’a jamais joué du Blues (interview datant d’avant From The Cradle) et ses connaissances blues ne peuvent pas être mises en doute.
C’était son point de vue.
Mance Lipscomb reprochait à B.B.King de ne pas faire perdurer la véritable tradition du blues. C’était aussi son point de vue, discutable comme celui de L.Peterson. Mais ces avis montrent bien la difficulté à situer précisément le Blues.
Je ne sais pas si vous trouvez facilement des livres consacrés au Blues, en voici quelques uns qui sont bien documentés.
Le Blues de Stéphane Koechlin (Librio Musique, 2000)
Le peuple du Blues de LeRoi Jones (Folio, Gallimard, 1998)
Fonction Sociales du Blues de Robert Springer (Editions Parenthèses, 1999)
La Grande Encyclopédie Du Blues de Gérard Herzhaft (Fayard, 1997)
Comme BART, j’ai un peu délaissé le blues ces derniers temps, ne serait-ce que par le forum. Aussi si vous connaissez d’autres ou des plus récents, merci de me renseigner.

Extrait du book de la tournée 95 From The Cradle (Nothing But The Blues) :

A la question :
“Can white men sing the blues?”

EC répond :
“I definitively think we can't. I try my hardest to save my life to sing the blues, but I don't think I can do it half as well as an American black man from the South. There's no doubt about it. And that's another thing - don't ask me why, I don't know why, but for me it takes a great deal of studying and discipline to sing the blues and for a black guy from Mississippi it seems to be what they do when they open their mouth without even thinking. I don't like being racial about it, but it's there, isn't it? It's there. And i don't know the reason why - me - I have been selected to do this... I do find this fullfilling, and I do love it, so I want to do it, and I knew that i have to work very hard to get it right, so the only king of answer I can give to that question is, “Well, we can, but not as well as”.

Un autre excellent ouvrage, en langue anglaise :

“Conversation with the Blues”
Paul Oliver

Editeur ; Cassell - London
Janvier 1966 pour la seconde édition.

Bon, j'ai revu le gars dont je vous ai parlé, et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il n'a pas été très clair. En fait quelques notion ressortent comme le rythme etc... mais c'est surtout assez subjectif et plutôt une affaire d'appréciation personnelle... et les frontières entre les différents styles sont très floues. C'est un peu comme faire la différence entre un Bourgogne du Sud et un Beaujolais du Nord en matière de vin.
Après je voulais savoir si en écoutant un morceau en "Blind test" on peut être plus objectif et quelque part honnête avec soit-même, sans savoir qui interprète le morceau ni qui en est l'auteur... Moi personnelemnt, je lai déjà dit ici, à partir du moment où je suis touché par un morceau, le reste ne me préoccupe qu'en second plan. Après si on a les 2 c'est l'apothéose.
Peut-être enfin que celui qui joue du Blues, avec tout son vécu, et quand on connait un tant soit peu sa vie, la musique n'en est que plus touchante...
A voir....

En ce qui concerne le blues, je ne serais trop vous recommander les ouvrages de Gérard Herszaft et aussi le sublime "Nothing but the blues" de 500 pages et en français: sublime.

Au final je me dis, et c'est une évidence en lisant ces analyses toutes plus intéressantes les unes que les autres :
qu'est-ce qu'on est bons !!!
Vous rendez-vous compte qu'en partant d'un topic intitulé “Rigolons un peu !” on aboutit à un débat entre spécialistes de la “musique du diable” avec, in fine, une porte de sortie pour ceux qui ne seraient pas convaincus par nos arguments !
Le forum de ClaptonWeb.com est bien LA référence, tous sites claptoniens confondus.
Et tout ça grâce à Lestat, un émérite pêcheur de truites Palois!!! Non mais vraiment !...

Citation :

Non, non, moi je ne suis pas un spécialiste, juste un amateur ou alors unCitation :

Mais Olivier je ne t'incluais pas parmi les spécialistes du blues puisque tu m'as avoué un jour n'aimer, hormis Clapton et KJPhffllquexxxs, que le disco !

Une très belle anecdote d'un bluesman blanc qui se posait la question de savoir si on pouvait jouer le blues sans etre noir et avoir connus les champs de cotons, Je cite:

"-Je connaissais la fille de Willie Dixon, elle s'occupait de la fondation qu'il avait créé avant sa mort.
Je suis allé voir Willie que je vénérais comme un Bouddha, il venait juste d'etre amputé d'une jambe mais j'étais persuadé qu'il aurait toutes les réponses à mes questions.
Il m'a juste dit:"Tu cherches une réponse mais quelle est la question? Quelle que soit la question, fils, la réponse est que j'ai perdu ma jambe et que je suis trop faible pour courir".
Là, j'ai compris qu'il me disait de trouver ma propre voie musicale sans me préoccuper du modèle. C'est ce que j'ai fait.

Je vous laisse le soin de trouver de qui on parle, je donnerais la réponse plus tard...

Bon allez, je donne la réponse:
Popa Chubby interviewé en Avril 2000 pour Guitarist Magazine n°123.
Je sais qu'il n'est pas très apprécié sur ce forum parcqu'on lui reproche de faire du fric avec le blues.
Mais sans Popa, pas de Big ed Sullivan, Mason Casey, Bill Perry, Arthur Neilson entre autres et le catalogue Dixiefrog ne serait pas ce qu'il est sans lui.
C'est mon avis et je peux comprendre qu'on ait pas tous le meme, mais vous avouerez que la plupart des bluesmen actuels n'ont pas eu le genre de démarche qu'il a eu avec Willie Dixon. La 1ere fois que je l'ai vu, j'ai payé 25 Francs à une époque la place en moyenne était à 150 francs voire 275 pour les Stones à Longchamps et puis un mec dont le premier album était déjà produit par Tom Dowd ne peut pas etre foncièrement mauvais.